Mode de vie des survivalistes: «c’est une assurance confort»

Frédérique Giguère

Jeudi, 9 avril 2020 01:00

Alors que le nombre de personnes atteintes du coronavirus ne cesse d’augmenter et que certains redoutent que des denrées se fassent rares dans les supermarchés, des milliers d’internautes semblent s’intéresser au mode de vie survivaliste.  

L’ancien militaire Mathieu Montaroux, qui a fondé la page Facebook Québec Preppers, a vu son nombre d’abonnés doubler au cours des dernières semaines. Il a même dû créer un sous-groupe pour accueillir les questions liées à la COVID-19, tellement elles étaient devenues nombreuses. Le père de famille accueille avec plaisir les nouveaux membres qui sont curieux de comprendre ce qu’est le survivalisme.    

« Nous sommes des citoyens prévoyants, nous n’avons pas eu à nous ruer dans les épiceries pour aller chercher du papier de toilette, parce qu’on en a déjà », dit-il avec une touche d’humour.   

La page Facebook Survivaliste Canada a aussi connu une explosion des membres dans le dernier mois, vraisemblablement en raison du coronavirus.   

Quoi prioriser  

« Les gens demandent ce qu’ils devraient prioriser au niveau des réserves, demandent conseil pour savoir où aller pour s’approvisionner », explique Dave, l’administrateur de la page, qui préfère taire son nom de famille comme la majorité des survivalistes interrogés. « Étonnamment, on a aussi beaucoup de demandes pour ce qui est d’une défense personnelle. On sent une certaine peur. »  

30 jours d’autonomie  

Le survivalisme, c’est l’idée de se préparer à un bris de normalité, comme la pandémie actuelle, mais aussi une panne d’électricité majeure, des feux de forêt, des secousses ou encore des inondations. Il y a ceux qui accumulent certains biens, comme des boîtes de conserve, des lampes de poche, des batteries, des génératrices et de l’eau.   

Mais certains sont plus dévoués. C’est le cas de Benoit, qui préfère taire son nom de famille, estimant que dans un cas de crise, sa terre et ses biens pourraient devenir très convoités.   

« Moi je suis autonome pour longtemps, dit-il. J’ai un verger, un potager, des lapins, des poules, je trappe, je pêche et je chasse. »  

Benoit suggère depuis des années à tous ses proches de s’équiper pour être en mesure de survivre au moins 30 jours sans dépendre de personne. Considérant les réponses qu’il obtient dans la majorité des cas, il n’était pas surpris du tout de voir les Québécois vider les tablettes des supermarchés récemment.  

« Les gens ont des assurances habitation, automobile et vie, dit-il. Être survivaliste un peu, c’est une assurance confort, à mon avis. »  

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