Mercredi le 19 février à 19 h 30, MOI ET CIE (Début)
Marie-Hélène Goulet
Combien de jours pourriez-vous survivre chez vous en plein hiver si une catastrophe coupait le courant? Les survivalistes, eux, peuvent affronter des pannes généralisées pendant plusieurs semaines sans même diminuer leur confort. Dans cette nouvelle série documentaire, Patrice Godin va à la rencontre de ces personnes préparées au pire!
Chez Benoît, un des survivalistes interviewés.
Patrice, qu’est-ce qu’un survivaliste?
C’est quelqu’un qui se prépare à une catastrophe de petite, moyenne ou grande envergure. Ici au Québec, on pourrait parler de pannes de courant qui dureraient plusieurs jours. À la base, ces gens-là accumulent des provisions pour survivre et ont des chauffages d’appoint. Après cela, certains vont extrapoler beaucoup, allant jusqu’à se préparer en cas de catastrophes énormes qui briseraient la normalité jusqu’à 6 mois, un an ou même 10 ans!
Y a-t-il plusieurs types de survivalistes?
Quand on parle de survivalistes, plusieurs personnes pensent au cliché de l’Américain armé jusqu’aux dents avec des bazookas, prêt à survivre à l’apocalypse ou à affronter une horde de zombies. Ça existe, mais il n’y a pas juste ça. Il y a aussi les débrouillards qui retournent aux sources. Si la guerre frappe Montréal, par exemple, ces gens-là peuvent partir avec un sac à dos et leur couteau et survivre en forêt. Il y a une foule de survivalistes différents et vous allez les découvrir dans la série.
Qu’est-ce qui vous a le plus étonné?
J’avoue avoir été surpris par un homme qui s’est creusé un bunker en Ontario. Ce vieil Américain est débarqué au Canada dans les années 1960 après la crise des missiles de Cuba. Depuis, il croit à une attaque nucléaire imminente. Pour se protéger, il a créé un abri souterrain à l’aide de carcasses de vieux autobus. C’est spectaculaire et troublant en même temps!
Est-ce que regarder Survivalistes rend paranoïaque?
Ça ne rend pas paranoïaque, mais il y a des choses qui feront sourire les téléspectateurs. Ce à quoi les survivalistes répondraient: «Ça vous fera sourire jusqu’à ce que ça pète!» Depuis le début des temps, chaque civilisation a annoncé la fin du monde, mais il est vrai qu’il se passe en ce moment sur notre planète des choses inquiétantes sur les plans de l’environnement, de la géopolitique et du terrorisme. L’émission fait réfléchir à ce qui nous arriverait en cas de catastrophe.
Est-ce que ce tournage a changé vos habitudes de vie?
Pas encore, mais il y a des éléments sur lesquels je voudrais m’améliorer afin de pouvoir me suffire un peu plus longtemps et intelligemment. J’ai déjà une chambre froide, quelques réserves de nourriture et je suis capable de me débrouiller avec pas grand-chose, mais je n’ai pas de chauffage d’appoint. C’est difficile maintenant d’être autonome sur ce plan, car les villes interdisent de plus en plus les foyers et les poêles à bois. Moi qui ai grandi à la campagne, j’aimerais y retourner afin d’être plus autonome sur ce point.
Survivalistes est votre première expérience en animation.
Comment avez-vous vécu le tournage?
J’ai beaucoup appris grâce à cette série. Félix Trépanier, le réalisateur, m’a très bien guidé et soutenu. Je n’ai pas appris toutes les ficelles de ce nouveau métier, mais je me suis amélioré au fil des tournages.
Quel était votre plus gros défi?
Comme acteur, je suis habitué à être dans la chaise de l’interviewé et de répondre aux questions, pas de les poser. Un de mes défauts au départ était de me mettre trop à l’avant-scène. Puisque je connaissais certains sujets par mes expériences d’ultramarathons et mon enfance à la campagne, j’avais tendance à répondre à la place des survivalistes lorsqu’ils ne complétaient pas leurs phrases ou gardaient le silence. J’ai dû apprendre à m’effacer et à accepter les silences. Un silence, finalement, peut être intéressant et même en dire beaucoup.
Souhaitez-vous répéter l’expérience à l’animation?
Oui, mais seulement pour des séries sur des sujets qui me passionnent. Il faudra que le thème vienne me chercher.