Vivre selon ses convictions

EMMANUELLE PLANTE

La télévision nous permet ces jours-ci de découvrir des gens qui ont choisi de vivre selon leurs convictions. S’ils attirent parfois les regards et les préjugés, ils ont su se créer un univers confortable qui les rend heureux et dont on peut tirer certaines leçons.  

ÊTRE PRÊT À TOUT BRIS DE NORMALITÉ  

 

Benoît est survivaliste et autonomiste. Il se défend de mener une vie hors norme puisque son quotidien est tout ce qu’il y a de plus normal et rangé.       

L’homme d’affaires et président d’entreprise vit sur la Rive-Nord. Les week-ends, il continue d’entretenir son repère, un magnifique chalet sur le bord de l’eau qui lui permettrait de bien vivre en cas de catastrophe. C’est là que Patrice Godin et l’équipe de la série Survivalistes l’ont rencontré. Le survivalisme n’est pas son mode de vie (contrairement à d’autres), mais chose certaine, il est le citoyen le plus prêt et le mieux organisé en cas d’imprévu majeur.     

« On ne sait jamais ce qui peut arriver. Aujourd’hui [l’entrevue a eu lieu il y a une dizaine de jours], il y a le blocage des trains. Le propane n’est pas acheminé, ni les désinfectants permettant aux villes de fournir l’eau potable. Les grandes surfaces commencent à manquer de marchandises, les fermiers sont inquiets. Il y a le coronavirus qui devient une pandémie. Les gens sont en quarantaine en Chine, en Italie. Il y a eu du verglas à Terre-Neuve, des inondations à Sainte-Marthe. Les gens sont-ils préparés à ces situations ? Non. Quand c’est toi que ça touche, t’es en crise, en moment de survie. Moi, je ne suis jamais nerveux. »     

Benoît peut facilement vivre jusqu’à un an et demi avec sa famille en cas de situations extrêmes. Il pourra vivre en sécurité, être au chaud, s’hydrater, manger, se défendre. « La sécurité civile du Québec nous dit d’avoir en réserve de la nourriture pour 72 heures. C’est rire du monde. Peut-on se fier sur nos gouvernements en cas de bris de normalité ? Oui, mais dans quelles conditions ? Si tu veux attendre des heures pour avoir de l’eau potable, si tu veux coucher 30 000 dans un stade. Moi, je préfère être autonome. »     

Instinct de survie  

L’instinct de survie, Benoît l’a acquis très vite. À 12 ans, il savait déjà chasser, trapper et tirer à l’arc. Il dévorait les livres de Paul Provencher. Le Guide du trappeur a déclenché quelque chose en lui. Père à 16 ans, il a dû travailler pour subvenir aux besoins de sa famille. En l’an 2000, il est victime d’un incendie. Un événement qui a changé sa vie. Aujourd’hui, il possède son jardin, ses lapins, ses poules, une source, une cabane à sucre.     

En participant à la série, Benoît espère sensibiliser les gens à se préparer comme il le fait depuis 40 ans. « Je ne suis pas en panique, mais c’est important d’informer les gens. Si je peux convaincre 1000 personnes, ce seront 1000 personnes qui vont moins souffrir. » Il regrette l’incompréhension de certaines personnes qui déforment l’information ou ridiculisent la démarche. « Plus de 3 millions et demi d’Américains sont survivalistes. Bill Gates l’est. Il possède des bunkers de luxe souterrains. Comme plusieurs hommes riches, comme les gens qui nous gouvernent. L’armée, la police, les pompiers, tous des survivalistes. Il n’y a pas de raison de rire de ceux qui sont prêts. »      

Les survivalistes Mercredi 19 h 30 à MOI ET CIE  

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